[Mai 2025] Le contexte général du début d'année 2025 a réuni de nombreuses incertitudes qui favorisent l'attentisme des ménages. Les économistes du Groupe BPCE livrent leur analyse du secteur immobilier sur les 5 premiers mois de l’année 2025.
L’année 2025 a débuté dans un environnement international entremêlé d’incertitudes nourries par des tensions commerciales liées à la politique économique américaine, et par une montée des risques géopolitiques. Dans ce contexte, l’activité mondiale apparaît menacée de ralentissement.
En zone euro, le processus de baisse de l’inflation s’est engagé sans entraîner de récession. L’inflation a atteint 2,2 % en mars 2025, et s’approche de l’objectif de 2 %. La résilience de l’économie européenne face aux chocs internationaux permet, à date, d’envisager une croissance pour 2025 orientée vers 0,8 % (Fonds monétaire international), malgré les répercussions des tensions commerciales mondiales et des risques récessifs du repli protectionniste. Le climat général a participé à une plus grande volatilité des marchés financiers en avril, tenant à affaiblir la confiance des ménages et des entreprises. Dans ces conditions, la Banque centrale européenne a choisi de poursuivre une politique monétaire accommodante, abaissant son taux directeur à 2,25 % en avril.
En France, ces conditions macroéconomiques mitigées pourraient modérer la croissance du PIB (Produit intérieur brut) en 2025 (vers 0,6 %), avec une consommation des ménages peu vigoureuse, malgré la baisse de l’inflation. Leurs craintes concernant leur revenu, la protection sociale (notamment pour la retraite) et la montée potentielle du chômage, les incitent plutôt à l’attentisme en matière d’investissement, même si l’indicateur de confiance de l’Insee ressort stable en avril 2025.
45% C’est la part des Français indécis sur l’opportunité de mener un projet immobilier
Pour autant, le marché du crédit immobilier a montré des signes de reprise depuis fin 2024. La détente sur les taux d’intérêt a signalé aux ménages solvables et désireux de mener un projet immobilier qu’une période à nouveau plus favorable pouvait s’ouvrir.
De plus, l’élargissement du Prêt à Taux Zéro (PTZ) à tout le territoire national et à tous les types de logements neufs, à partir d’avril 2025, le rend désormais accessible à un plus grand nombre de primo-accédants. Cette réforme amplifie les possibilités d’acquérir leur première résidence principale aux catégories de ménages modestes, ce qui pourrait contribuer à stimuler le marché du logement neuf.
Pour l’essentiel de l’activité immobilière, qui porte sur les logements existants, la situation apparaît plus nuancée. Des signes de rebond surviennent sur de plus en plus de marchés, mais le rythme et l’ampleur de ces mouvements restent à consolider pour concevoir un retournement général. Les baisses de prix sont globalement moins fréquentes et spectaculaires, mais la généralisation de tendances haussières n’est pas encore confirmée sur des marchés structurellement hétérogènes en termes d’activité et de niveaux de prix. La demande conserve du poids face à l’offre qui se caractérise encore par un attentisme fréquent devant les multiples incertitudes.