[Janvier 2025] La France fait face à des défis économiques, une instabilité politique et d'importants déficits publics. Pourtant, l'attachement des Français au logement reste fort. La baisse des taux d'intérêt, la reprise modérée du crédit et l’affaiblissement des prix immobiliers hétérogène seront-ils suffisants pour restaurer la confiance des ménages ?
En 2024, l’économie mondiale a connu une croissance de 3,2 %, similaire à celle de 2023 malgré un rétrécissement des échanges internationaux et une montée des incertitudes géopolitiques. L’inflation a été maîtrisée des deux côtés de l’Atlantique, sans provoquer de récession, malgré un durcissement des taux directeurs par la Fed (Réserve fédérale américaine) aux États-Unis et de la Banque centrale européenne (entre 2022 et 2023). Marquant une pause, les politiques monétaires des deux banques centrales ont conduit à un abaissement de leurs taux directeurs de 100 points de base au second semestre 2024.
En Europe, les inquiétudes montent, compte tenu du retard pris par son économie par rapport aux États-Unis et à la Chine. En 2024, la croissance française du PIB (produit intérieur brut) de 1,1 % intègre l’impact des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, avec une inflation qui a chuté de 2 % en moyenne annuelle.
L’année 2025 débute dans un environnement où la dynamique économique mondiale est complexe, avec des différences marquées entre les États-Unis, la Chine et l’Europe. Aussi, la situation européenne et le contexte international mettent en évidence les défis spécifiques auxquels la France doit faire face, notamment une instabilité politique qui provoque attentisme et inquiétudes auprès de tous les acteurs économiques, ainsi que des préoccupations budgétaires nourries par des déficits publics importants qui viennent peser sur les anticipations des entreprises et des ménages français.
Les crises successives et un environnement adverse n’entament toutefois pas l’attachement des Français au logement, qui répond à leurs besoins de stabilité et de sécurité, tout comme à leurs aspirations patrimoniales ou sociales. En France, la morosité économique, les risques sociaux associés à une dégradation de la situation générale, un contexte d’incertitude politique aigüe, et le pilotage de la transition environnementale sur longue distance, placent le sujet immobilier au cœur de nombreuses préoccupations. Or, la panne de la construction des logements perturbe à la fois un secteur d’activité pourvoyeur d’emplois et l’équilibre des différents marchés, y compris dans l’ancien.
20 % des Français considèrent fin 2024 que le moment est favorable pour acheter un logement.
Depuis 2023, en se grippant, le parcours résidentiel est réapparu comme un enjeu majeur à titre individuel et collectif dans la prise de conscience politique. Toutefois, une relance du secteur par des mesures d’accompagnement des pouvoirs publics nécessiterait des dépenses budgétaires conséquentes que le niveau élevé des déficits publics en France, et l’imbroglio politique actuel, rendent aujourd’hui particulièrement épineuse.
L’infléchissement des taux d’intérêt, une reprise modérée du crédit à l’habitat, un affaiblissement des prix immobiliers hétérogène, parfois estimé trop modeste mais toujours déterminant pour redonner du pouvoir d’achat immobilier à la demande des ménages, seront-ils suffisamment puissants pour redonner confiance dans l’avenir, fondamentale pour réinsuffler une dynamique au marché résidentiel dès 2025 ?