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Prévisions macro-économiques 2025-2026 : un climat prolongé d’incertitude

[Août 2025] Risques géopolitiques, imprévisibilité de la politique américaine et possible remise en cause du libre-échange : l’économie mondiale a été marquée au 1er semestre 2025, par une volatilité accrue. En France, l'économie n’est pas arrivée à s'extraire d'une dynamique morose et des incertitudes majeures semblent limiter l’activité au second semestre 2025 et en 2026.

Un environnement économique anxiogène et un taux d’épargne français record au 1er semestre 2025

Au 1er semestre 2025, outre les risques géopolitiques, l’environnement économique de la France a été frappé par l’imprévisibilité de la politique américaine et la remise en cause du libre-échange. Ces mesures protectionnistes provoquent aussi des effets systémiques durables, notamment un repli des prix du pétrole et la chute du dollar, voire l’amorce d’un bouleversement de l’ordre monétaire mondial. En dépit de la maîtrise de l’inflation dans les économies avancées, surtout en zone euro, l’économie mondiale a été marquée par une volatilité accrue, avec une progression initiale de l’activité résultant d’une anticipation des hausses tarifaires américaines.

18,8 % Taux d’épargne des ménages au 1er trimestre 2025, un record depuis 45 ans.

En France, l’économie n’est pas arrivée à s’extraire d’une dynamique morose. Elle n’a pas su profiter de la ruée commerciale temporaire vers les États-Unis, à l’instar de ses voisins européens. En particulier, avant de diminuer un peu, le taux d’épargne des ménages a atteint un sommet, hors crise sanitaire, de 18,8 % au 1er trimestre, soit un niveau inédit depuis 45 ans. L’acquis de croissance est cependant de +0,5 % à l’issue du 2e trimestre, exclusivement grâce à la contribution des stocks.

Une divergence des politiques monétaires de la Fed et de la BCE

Les politiques monétaires de part et d’autre de l’Atlantique ont divergé de manière inhabituelle, le mouvement de désinflation étant certes beaucoup plus avancé en Europe qu’aux États-Unis. À l’inverse de la Fed (Banque centrale américaine), la BCE (Banque centrale européenne) a poursuivi son processus de détente monétaire. En dépit de la tendance au reflux de l’inflation, voire du recul spécifique des taux directeurs de la BCE, les taux à 10 ans sont demeurés à un niveau plutôt élevé. Ils ont même marqué des pointes à la hausse lors d’épisodes d’inquiétudes comme celle de l’annonce du méga-plan de relance allemand début mars.

Des incertitudes majeures limitant l’activité au second semestre 2025 et en 2026

Au second semestre 2025 et en 2026, le brouillard géopolitique lié à la guerre commerciale ne s’est pas encore dissipé. Le scénario proposé retient un PIB français en croissance de +0,6 % en 2025 et de +1,0 % en 2026, après +1,1 % en 2024. En 2026, à condition que les incertitudes politiques et budgétaires se réduisent et que les tensions commerciales s’apaisent, l’environnement économique de la France bénéficierait de l’amélioration du contexte économique mondial et européen, de l’impact de la relance allemande dans les investissements de défense et d’infrastructure, de la faiblesse de l’inflation et des prix du pétrole, de la baisse des taux d’intérêt de la BCE et d’un processus d’assainissement budgétaire toujours incomplet.

0,6 % C’est le taux de croissance du PIB français estimé par BPCE pour 2025.

La BCE effectuerait une baisse supplémentaire de 25 pb du taux de la facilité de dépôt en septembre, en deçà du taux neutre. Elle pourrait l’abaisser de nouveau à 1,5 % le 18 décembre, pour le maintenir à ce niveau en 2026 afin de juguler l’appréciation de l’euro. L’OAT à 10 ans se situerait autour d’une moyenne annuelle de 3,35 % en 2025, puis à 3,65 % en 2026, avec un spread de 70 pb sous la contrainte d’un risque de dégradation de la dette publique française.

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Les auteurs

Eric BUFFANDEAU, Direction Etudes et Prospective

Eric Buffandeau

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