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Jeudi 29 juillet 2021
Laura Tarantola, soutenue par la Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes*, et Claire Bové, soutenue par la Banque Populaire Rives de Paris*, ont remporté une magnifique médaille d’argent en deux de couple poids légers au terme d’une course irrespirable
Cela restera certainement parmi les belles émotions françaises à Tokyo. L’incroyable finale de leur course sur le bassin de Sea Forest, cette lutte au couteau avec les Italiennes, les Hollandaises et les Britanniques, cette seconde suspendue durant laquelle on guettait le résultat final qu’il faudra définir à partir de la photo finish et cette joie, toujours sublime quand il s’agit d’aviron parce qu’il lui faut trouver un chemin dans des corps exténués. On dit en effet qu’une régate d’aviron, c’est la gestion de l’épuisement. Ce fut exactement ça, notamment dans ce final où les Hollandaises sont devant, les Françaises au coude à coude avec les Britanniques et les Italiennes… La veille, dans cette ultime partie de la course qu’on appelle l’enlevage, le deux de couple français, bien que victorieux, avait commis ce qu’on appelle une fausse pelle, c’est-à-dire qu’une rame a traîné dans l’eau ce qui fait perdre du temps. Le staff avait passé la consigne aux deux femmes de sécuriser leur coup de pelle dans l’enlevage… C’est ainsi que le bateau tricolore chipe la médaille d’argent aux Hollandaises pour 49 centièmes mais est devancé de 14 centièmes par les Italiennes.
Laura Tarantola et Claire Bové sont allées au vrai sens du terme au bout d’elles-mêmes pour arracher cette médaille d’argent en deux de couples poids légers. La Fédération Internationale des Sociétés d’aviron avait pris à Atlanta l’initiative d’introduire des catégories de poids légers afin que tous les gabarits puissent s’exprimer et obtenir des médailles olympiques. Bien leur en a pris car cela a ouvert la discipline à tous les profils. Le deux de couple est un bateau armé, c’est-à-dire que les rameurs disposent chacun de deux avirons à la différence des pointus qui n’en n’ont qu’un. Il nécessite beaucoup de finesse de rame. Ces deux jeunes femmes ont su ainsi unir leur effort pour ne faire plus qu’une.
Les catégories poids légers seront supprimés en 2028 à Los Angeles.
Bien sûr, on peut avoir le regret qu’elles aient manqué l’or pour un fil. Mais au contraire, au sortir de l’eau, elles rayonnaient de cette magnifique médaille d’argent qui aurait aussi pu leur échapper tant elles étaient proches des Hollandaises. Leur bonheur et leur sourire sur le podium étaient communicatifs. Ils venaient au lendemain du titre de deux de couples français. Deux médailles en aviron qui viennent conforter ce qui est désormais une tradition olympique française qui avait été initiée il y a quelques années maintenant grâce à la venue d’un entraîneur Est-allemand charismatique, Eberhard Mund qui avait totalement réformé et mis en ordre de marche la discipline en France. Depuis, l’aviron est devenu une source de médailles. Mais les garçons assuraient la plupart des résultats. Il faut remonter à Atlanta pour trouver une médaille en aviron remportée par les filles. C’était déjà en deux de couple, avec Christine Gossé et Hélène Cortin.
Maintenant Laura Tarantola et Claire Bové, après le temps de la gloire, des bravos, des honneurs puis des vacances méritées, auront comme horizon le plan d’eau de Vaires-sur-Marne où se dérouleront les régates d’aviron des Jeux de Paris 2024… Où justement ces quelques centimètres qui leur ont manqué à Tokyo constitueront une formidable motivation tous les jours à l’entraînement.
Bravo à toutes les deux !
*via le Pacte de performance
Copyright photo : KMSP