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Vendredi 15 février 2019
L’haltérophilie est une discipline olympique historique aussi fascinante que mal connue.
D’où vient cette discipline ?
Les épreuves de force sont présentes dans toutes les civilisations, et ce depuis les Jeux antiques et le Moyen Âge. Les chevaliers Pierre Terrail de Bayard, Bertrand Du Guesclin et Godefroy de Bouillon étaient d’ailleurs connus pour leur grande force. Au XIVe siècle, dans le Nord, le Grand Ferré, alors qu’il était à la tête de deux cents paysans, repoussa les Anglais dans le diocèse de Beauvais grâce à sa force. Et dans la littérature, Rabelais évoqua les haltères dont usait Gargantua pour son éducation physique.
L’haltérophilie a pris sa forme actuelle au XIXe siècle et fut ainsi représentée lors des premiers Jeux de l’époque moderne en 1896 à Athènes. Les épreuves féminines, elles, n’ont intégré le programme Olympique qu’en 2000 aux Jeux Olympiques de Sydney.
Pourquoi fascine-t-elle ?
L’haltérophilie nourrit la fascination pour les hommes forts. Les fêtes de villages, partout dans le monde, ont toujours comporté une épreuve cherchant à identifier l’homme le plus fort de la région. L’haltérophilie incarne cette quête. Mais elle est davantage que cela, car pour soulever de tels poids, il ne faut pas seulement être fort mais il convient d’être également maître de soi, très coordonné et explosif. C’est donc une discipline qui nécessite une grande technique, mais aussi vitesse et souplesse. Par ailleurs, il faut un timing extraordinaire pour soulever les barres, et en cela, les deux techniques que sont l’épaulé-jeté ou l’arraché figurent certainement parmi les plus beaux gestes du sport. D’ailleurs, l’écrivain Jean Hatzfeld raconte dans son dernier ouvrage Deux mètres dix sa fascination pour cette discipline qu’il a découvert lors des Jeux Olympiques de Moscou. L’un des personnages de son roman est d’ailleurs un champion imaginaire d’haltérophilie d’Asie centrale. La mannequin Laetitia Casta pratique également assidûment cette discipline.
Néanmoins, l’haltérophilie a traversé une période difficile pendant de nombreuses années à cause du dopage. Une vingtaine d’athlètes médaillés lors de différents Jeux Olympiques ont été contrôlés positifs. Ceci dit, la Fédération internationale a réagi en prenant des mesures drastiques. Les haltérophiles font maintenant partie des sportifs les plus contrôlés.
Qui sont les stars de ce sport ?
Louis Hostin avait marqué son époque en soulevant 117 kg à l’arraché aux Jeux de Berlin en 1936. Mais deux immenses stars de cette discipline comptent parmi les plus grands personnages de l’Histoire du sport dans leurs pays respectifs. Le premier est bien évidemment l’immense Vassili Alexeiev. Il a été champion olympique des super-lourds aux Jeux de Munich en 1972 et de Montréal en 1976 et 22 fois Champion du Monde. Ayant battu 80 records du monde, Vassili Alexeiev était une immense star en URSS. Naim Süleymanoğlu est l’autre grand personnage de cette discipline. Il est né en Bulgarie sous le nom de Naim Suleimanov en 1967. Il bat son premier record du monde alors qu’il n’a que 15 ans. Sa petite taille (1m47) et son explosivité ont fait de lui un haltérophile exceptionnel. Las, en 1984, la Bulgarie boycotte les Jeux de Los Angeles. En 1985, il remporte son premier titre de Champion du Monde. Et l’année suivante il fait défection et demande l’asile politique à la Turquie. C’est ainsi qu’il devient Süleymanoğlu. Et c’est sous ses nouvelles couleurs qu’il devient champion Olympique à Séoul en 1988. Un exploit qu’il rééditera à Barcelone en 1992 et à Atlanta en 1996. Il remportera également 16 titres mondiaux et battra 50 records du monde.
En France, on a compté Daniel Senet, vice-champion olympique à Montréal en 1976. Vencelas Dabaya, né au Cameroun, reste la dernière grande figure de ce sport avec sa médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Pékin en 2000.
Quels sont les bienfaits de l’haltérophilie ?
L’haltérophilie est une discipline ouverte à tous et à toutes. Il suffit d’adapter les poids à sa force et à sa morphologie. La pratique de ce sport va permettre de développer des qualités comme la force, bien entendu, mais également la souplesse, la maîtrise de soi, la gestion du stress et le sens de la coordination. C’est extrêmement complet. On travaille ainsi le haut et le bas du corps, on tonifie sa silhouette et on obtient un corps tonique et gainé.