Les Bleues vice-championnes du monde de handball

Lundi 20 décembre 2021

L’équipe de France féminine de handball était toute proche de remporter les championnats du monde quatre mois après son titre olympique à Tokyo. Le parcours des Françaises et de leur coach demeure remarquable.

Un parcours presque parfait…

A la 29e minute de cette finale du championnat du monde de handball féminin face à la Norvège, la victoire semblait presque inexorable pour l’équipe de France. Les joueuses d’Olivier Krumbholz avaient récité leur handball de manière exemplaire. Elles menaient de six points, il restait quelques secondes à jouer dans cette première mi-temps de rêve. Et puis là, un lobe manqué qui devait donner un 7e point d’avance à l’équipe de France. Las, la gardienne norvégienne s’interpose et à partir de là, tout s’est déréglé (22-29). Parfois un coach ne peut rien contre une dynamique qui s’inverse. Les Françaises avaient accumulé beaucoup plus de matchs difficiles que leurs adversaires dans la compétition et donc de fatigue nerveuse et physique. Si bien qu’en deuxième mi-temps, ni elles ni leur coach n’ont trouvé les solutions pour inverser la tendance face à un adversaire remarquable et une gardienne, Silje Solberg, au sommet de son art. Cela n’enlève rien à leur fantastique parcours. Il faut réaliser qu’avant cette finale les Françaises avaient enchaîné seize victoires d’affilée. Puisqu’elles sont en effet les championnes olympiques en titre.

Remobiliser une équipe éreintée

Or leur triomphe aux Jeux Olympiques à Tokyo avait considérablement entamé les organismes, la motivation, la concentration des Françaises. Les joueuses sont ressorties complètement vidées de cette compétition tant elles étaient allées au bout d’elles même et de l’équipe, tant elles s‘étaient transcendées pour l’emporter.

Cela a constitué le formidable défi et travail du coach Olivier Krumbholz afin de parvenir à remobiliser individuellement et collectivement ses joueuses pour qu’elles repartent conquérantes et enthousiastes vers cette nouvelle compétition.

Le staff de l’équipe de France est parvenu à redonner de la fraicheur à un groupe pourtant émoussé. C’est une tâche très compliquée qui explique pourquoi il y a très peu de doublés dans les sportifs collectifs Jeux Olympiques-Championnats du monde.

Il a donc fallu solliciter à la fois les âmes mais aussi établir de nouvelles stratégies sportives pour battre les adversaires qui, bien entendu, attendaient les Françaises au tournant en ayant tout étudié d’elles et de leur jeu. Le mode de management de Krumbholz, 63 ans, est pour beaucoup dans cette réussite. D’un fonctionnement de management vertical dans la première partie de son magister à la tête de l’équipe de France (de 1998 à 2013), il est passé à son retour aux commandes en 2016 à un management beaucoup plus coopératif.  « Les trois ans d’arrêt lui ont permis de réfléchir (…), explique le président de la Fédération Française de Handball Philippe Bana à 20 minutes. « Les joueuses qui jouent dans les plus grands clubs, elles connaissent leur job, il faut un autre modèle où il amène à la fois lui-même des solutions, car les joueuses sont plus exigeantes, et en même temps un modèle de coopération. Quand il revient au printemps 2016, il le fait avec cette idée d’aider les joueuses à gagner. » On le voit lors des temps morts durant les matchs, il laisse la place à l’intervention des joueuses. Pour préparer les matchs, il étudie avec son staff les adversaires et propose différentes options, les joueuses sont ainsi invitées à participer aux stratégies… Dans le jeu, il implique tout le groupe. On a vu que même en finale, Krumbholz a sollicité de jeunes joueuses parce que c’était une solution immédiate pour le match mais qui leur a aussi donné de l’expérience pour les échéances futures… C’est toute l’intelligence de ce coach qui a conquis avec cette place de vice-champion du monde sa 13e médaille internationale avec l’équipe de France. Il devient le coach français le plus titré du handball français devant des entraîneurs tels que Daniel Costantini ou Claude Onesta… Ce qui situe la carrière de ce coach qui a désormais une grande ambition : achever en beauté ce remarquable parcours à Paris en 2024.

« La même flamme nous anime »