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Lundi 12 décembre 2022
Lucas Mazur, 25 ans, a été sacré champion paralympique de badminton. Un titre remporté à Tokyo en 2021 et qu’il espère conserver dans deux ans à Paris. Fidèlement soutenu par la Banque Populaire Val de France, il explique combien tout son être est tendu vers cet objectif.
Quel impact le sport a-t-il sur votre vie ?
Il est omniprésent dans ma vie depuis tout petit. Je suis en effet issu d’une famille de grands sportifs. Ma grand-mère était basketteuse à haut niveau, elle évoluait au club d’Orléans en 2e division ; ma mère jouait également au basket mais pour le club de Vierzon en première division. Quant à mon père, il était membre de l’Equipe de France de tennis de table…. Je « baigne » donc dans le sport depuis toujours. J’ai commencé par le foot à 6 ans, ensuite je me suis tourné vers le badminton à 11 ans. Je voulais tester un sport individuel car en même temps j’avais aussi débuté le rugby.
Le badminton vous a tout de suite plu ?
Oui, j’ai tout de suite accroché. Dans ce sport, il n’y a pas besoin d’avoir un énorme niveau pour prendre du plaisir. C’est assez ludique.
En quoi cette discipline est-elle singulière ?
Outre sa dimension ludique, c’est un sport de duel et personnellement j’adore ce combat psychologique face à l’adversaire. Et puis comme tous les sports individuels, vous êtes seul, il n’y a personne pour venir rattraper vos erreurs… Et puis c’est une discipline où tout le corps travaille, et c’est très cardio aussi… On ressort d’un match complètement vidé…
Comment s’est passée la transition vers le haut niveau ?
Au moment où je m’initiais au badminton, la Fédération a lancé son projet handibadminton. Je me suis trouvé au bon endroit au bon moment…Très vite, j’ai intégré les équipes de France handisport. J’ai en effet été victime d’un AVC à l’âge de 3 ans et demi. On n’a jamais su les causes car c’est assez rare d’avoir un AVC à cet âge, mais ça existe. Cela a provoqué chez moi des problèmes de déplacement, je boitille lorsque je marche et j’ai des spasmes dans les doigts de pieds.
Votre accès au haut niveau s’est donc fait très vite ?
Oui, à partir des minimes j’évoluais dans le haut niveau et à l’âge de16 ans j’ai intégré l’Equipe de France senior et je participais à des compétitions internationales…
Quel est votre souvenir sportif marquant ?
Quand j’étais petit, mes parents m’avaient emmené assister à un match de tennis de gala à Orléans. Il s’agissait d’un match entre Yannick Noah et Fabrice Santoro, or j’étais très fan de Noah, voire trop fan. Pendant le match, j’encourageais à fond Noah et très bruyamment. A tel point qu’à un moment, Noah est venu me voir et m’a donné sa raquette et m’a dit : « va jouer à ma place ». Je me suis ainsi retrouvé à échanger des balles avec Santoro devant le public, c’était fou pour le gamin que j’étais.
Quel est votre champion culte ?
Roger Federer…. Pour son jeu sur gazon, pour l’élégance, pour la longévité…
A quoi pensez-vous quand vous êtes dans le doute ?
Les paroles de mon coach, il sait trouver les bons leviers. Il me ramène à la stratégie, aux plans de jeu, il connait les mots pour me réveiller…
Quel est votre point fort ?
Ma taille, je mesure 1m92 et c’est un vrai atout dans mon sport.
Vous avez mené des études en parallèle de votre carrière sportive ?
Oui, j’avais entamé à l’IUT de Bourges un diplôme de gestion des entreprises et des administrations. Mais cela me prenait 35 heures par semaine en plus de mes entraînements. J’ai été obligé de le mettre entre parenthèses pour préparer les Jeux Paralympiques de Paris 2024. Je le reprendrais après les Jeux de Paris. Aujourd’hui, je m’entraîne au sein du CREPS de Bordeaux au pôle France, entre 5 et 6 h par jour. On est un groupe de 8 ou 9. L’ambiance est excellente…
Que représentent les Jeux Paralympiques de Paris 2024 dans votre carrière ?
Mon objectif est de conserver mon titre conquis à Tokyo l’an passé. Or il y avait déjà une pression de dingue à Tokyo. Une pression que j’ai très mal vécue même s’il y a eu la victoire au bout.
D’où venait cette pression ?
De toute part. Des medias, des sponsors, de ma famille, de mon coach et peut être encore plus de moi-même. C’était trop.
Mais cela va être d’autant plus fort à Paris…
Comment allez-vous faire pour gérer cette pression ?
Je vais commencer par éteindre mon téléphone…Je vais m’organiser pour me couper de cette pression des Jeux. Et penser à autre chose pour me libérer de ce tourbillon…
Comment se prépare-t-on aux Jeux Paralympiques ? Est-ce réellement un évènement particulier par rapport aux autres compétitions ?
Les Jeux sont vraiment une compétition à part… Tout est démesuré, tout est multiplié par 10 ou 20… A Tokyo, en raison de cette pression, j’ai pris un très mauvais départ dans la compétition. Heureusement, j’ai réussi à sortir la tête de l’eau et remporter ensuite une demi-finale acharnée, puis la finale.
Par quel moyen êtes-vous parvenu à remporter ce match très tendu ?
Grâce à l’envie supérieure de gagner… Et je me suis accroché… C’est une leçon pour Paris, il ne faudra jamais lâcher quel que soit le scénario.
Si vous deviez retenir une valeur qui vous est chère dans le sport ?
Le respect des autres, de l’arbitrage, des règles, de l’adversaire. On s’affronte à fond mais une fois que c’est fini ce n’est plus un adversaire…
Avez-vous une autre passion ?
Je suis un grand fan du Toulouse Football club, je suis abonné… même si j’habite à Bordeaux…Et je pratique le golf en amateur, je suis d’ailleurs handicap entre 25 et 30… Cela me permet de m’aérer la tête…
Le golf vous aide-t-il dans votre pratique du badminton ?
Oui, le golf m’apprend à être tolérant avec moi-même.
Comment vous imaginez-vous dans vingt ans ?
J’espère que je serai en bonne forme même si le sport de haut niveau est usant pour le corps. J’espère que j’aurais fondé une famille et que je serai toujours dans le sport, pourquoi pas entraîneur.
En quoi le soutien de votre partenaire la Banque Populaire Val de France est-il important dans votre vie de sportif de haut niveau ?
C’est très important. Ce qui m’a beaucoup touché, c’est la fidélité de la Banque Populaire Val de France. Ils sont venus me chercher au lycée à la suite d’un portrait qui avait été fait de moi dans la presse locale. Et depuis, ce lien-là perdure. Cela fait maintenant six ans que nous travaillons ensemble. Ça me plait énormément… La Banque Populaire Val de France est certes mon soutien financier numéro un mais surtout les équipes de la Banque Populaire Val de France constituent un soutien quotidien. Ils étaient là quand je n’étais personne et ils étaient toujours là pour mon titre paralympique. C’est inestimable… Et puis des liens humains se sont créés car ce sont toujours les mêmes personnes, la même équipe… Ils appartiennent complétement à ma réussite sportive…
Crédit photo : Anaka